Depuis la campagne de vaccination mondiale contre l’hépatite B au début des années 90, des soupçons se sont installés en France concernant le lien entre le vaccin et la survenue de scléroses en plaques chez certains patients. Ce soupçon a valu la suspension du programme de vaccination contre l’hépatite B des adolescents dans les collèges en 1998.

Retour sur cet épisode qui est à l’origine de la méfiance des français vis à vis de la vaccination qui ressurgit avec les vaccins contre la covid-19. Pays dans lequel Louis Pasteur a inventé le vaccin il y a plus de 130 ans.

 

Qu’est-ce que la sclérose en plaques ?

La sclérose en plaques (SEP) est une maladie neurologique inflammatoire qui touche le système nerveux central (cerveau et moelle épinière). Les symptômes de la SEP peuvent être visuels, moteurs, sensitifs, urinaires, cognitifs. L’inflammation se situe au niveau de la myéline du système nerveux central. La myéline constitue la gaine protégeant les fibres nerveuses dans le cerveau et la moelle épinière. Elle a pour rôle de faciliter et accélérer la transmission de l’influx nerveux.

Les premiers cas, décrits par l’Homme, dateraient de l’époque médiévale, chez les Vikings. Il faudra attendre le XIXe siècle avant que la communauté scientifique ne décrive la maladie.

 

La campagne de vaccination contre l’Hépatite B dans les années 90

En 1993, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) recommande la vaccination mondiale contre l’hépatite B. Suite à cette recommandation, les instances de santé françaises ont décidé de vacciner les nourrissons, les adolescents âgés de 11 à 17 ans ainsi que les personnes à risques.

Une mauvaise information de la part des instances auprès des médecins, des médias et du public a créé une certaine dramatisation. Ce qui a provoqué une « survaccination ». Près d’un tiers de la population française s’est retrouvée vaccinée, beaucoup plus que la cible initialement prévue. Aucun pays n’a vacciné autant. Ce manque d’information de la part des autorités de santé a contribué à l’apparente désorganisation et méfiance des médias et de la population.

Dans le même intervalle, la sclérose en plaques a été inscrite dans la liste des affections longue durée ; liste de maladies qui permet de bénéficier de prise en charge complète par la Sécurité Sociale. Ainsi, le nombre de malades répertoriés a naturellement augmenté.

Depuis, de nombreuses études se sont penchées sur ce sujet pour tenter de trouver un lien ente la vaccination et la sclérose en plaques. Les études épidémiologiques se sont succédées. Les résultats de ces analyses ont montré que le vaccin contre l’hépatite n’a aucun lien avec l’apparition de sclérose en plaques ou avec une autre maladie démyélinisante.

Il est important de rappeler l’utilité des vaccins. Ils ont permis de protéger contre plusieurs maladies aussi courantes que graves. Force est de constater que l’immunité collective est essentielle pour éviter le risque d’épidémie. Les effets indésirables de la vaccination sont minimes et ne devront pas être une raison pour ne pas se vacciner. De plus, sachez qu’un vaccin est soumis à une réglementation très rigoureuse avant d’être mis à la disposition du grand public.

 Les sources
La sclérose en plaques (SEP) – Inserm (visité le 10/12/2020)
Hépatite B – Organisation Mondiale de la Santé (OMS) (visité le 10/12/2020)