La croissance n’est pas toujours un long fleuve tranquille chez certains enfants ! En effet, il existe des maladies qui surviennent pendant la croissance de l’enfant, tout particulièrement pendant l’adolescence. Des pathologies créent des troubles de la croissance et touchent le système ostéo-articulaire comme la maladie d’Osgood Schlatter, la maladie de Sever, le syndrome de Sinding-Larsen-Johansson ou encore la maladie Scheuermann. Symptômes, diagnostic et traitements, on vous explique tout sur ces maladies de croissance chez l’enfant.
Sommaire
Déroulement de la croissance de l’enfant
Les os grandissent durant l’enfance, jusqu’à l’âge adulte. L’ossification se fait à partir des cartilages de croissance pour la plupart des os. Des troubles de croissance peuvent les affecter, notamment pendant les pics de croissance. En effet, la vitesse de croissance d’un enfant n’est pas linéaire, il y a des pics de croissance :
- chez les filles, un pic de croissance survient au début de la puberté, en moyenne à l’âge de 10-11 ans. Ce pic dure jusqu’aux premières règles, moment où la croissance ralentit, en général vers l’âge de 14-16 ans.
- chez les garçons, le pic de croissance survient en moyenne vers 12 ans. Ce pic de croissance se maintient jusqu’à la fin de la puberté.
C’est également lors de ces pics de croissance qu’il fautr surveiller le dos de votre enfant, afin d’éviter la scoliose.
Les douleurs de croissance, est-ce normal ?
Un adolescent peut avoir des douleurs liées à la croissance, même si on en connaît pas grand-chose sur ces douleurs. Ces douleurs doivent être ponctuelles et ne doivent pas durer plusieurs jours. Si elles durent plus longtemps, il faut consulter votre pédiatre car il faut s’assurer qu’une maladie de croissance ne se cache pas sous ces douleurs.
Qu’est-ce que la maladie d’Osgood Schlatter ?
La maladie d’Osgood Schlatter est une maladie inflammatoire qui touche l’articulation du genou. Elle est caractérisée par une inflammation au niveau osseux et de la tubérosité du cartilage tibial. Cette affection survient généralement chez les adolescents. Elle entre dans les troubles liés à la croissance. L’usage excessif des jambes est sa cause la plus courante.
Quels sont les symptômes de la maladie d’Osgood Schlatter ?
La douleur constitue le principal symptôme de la maladie d’Osgood. Une douleur sous le genou de l’adolescent la caractérise, en avant, au niveau de la tubérosité osseuse. L’enfant peut également présenter des gonflements à cet endroit.
Comment se fait le diagnostic de la maladie d’Osgood Schlatter?
Le diagnostic de cette maladie de croissance chez l’enfant est généralement posé lors de l’examen clinique par un pédiatre, rarement un rhumatologue. Une douleur et une tuméfaction au niveau de la tubérosité tibiale chez un adolescent en pleine croissance sont en effet suffisantes pour évoquer cette pathologie. De plus, si l’enfant est sportif, le médecin pensera d’autant plus à l’Osgood.
Les examens complémentaires ne sont pas obligatoires dans la confirmation de ce trouble de la croissance ostéo-articulaire. Toutefois, les radiographies peuvent montrent une fragmentation de la tubérosité tibiale et un œdème des tissus mous.
Quels sont les traitements de la maladie d’Osgood Schlatter ?
Le traitement de la maladie d’Osgood Schlatter consiste à se reposer et à arrêter les activités sportives. Le patient peut également se voir prescrire des antalgiques classiques comme le paracétamol ou des anti-inflammatoires. La chirurgie est très rarement indiquée dans cette maladie.
L’évolution dans le temps de l’Osgood est souvent favorable. Les symptômes s’arrêtent avec la croissance.
Dans certains cas, la tubérosité tibiale peut être plus volumineuse par la suite, sans que cela ne porte à conséquence.
Qu’est-ce que la maladie de Sever
La maladie de Sever ou apophysite calcanéenne est une pathologie inflammatoire qui affecte le talon. Elle se manifeste par des sensations de douleur au niveau du talon chez l’enfant lors de la marche ou la course. Parfois un seul talon est symptomatique. Il s’agit d’une anomalie de croissance chez les enfants et touche préférentiellement ceux qui sont âgés de 10 à 13 ans. La maladie de Sever atteint surtout les jeunes sportifs. Les sports incriminés sont souvent les sports de courses et de sauts.
Les symptômes de la maladie de Sever chez les enfants
Cette pathologie se reconnaît notamment par une douleur au niveau de l’os du talon, plus particulièrement au niveau de l’insertion du tendon d’Achille sur le calcanéum. Une irradiation vers la plante du pied est possible. La douleur survient généralement par poussées et est aggravée par la position debout sur la pointe des pieds.
Dans certaines situations, on peut apprécier une chaleur ou un gonflement de la région qui avoisine le talon.
Comment diagnostiquer la maladie de Sever ?
L’observation et les tests du médecin, c’est-à-dire le diagnostic clinique, suffisent à établir le diagnostic de la maladie de Sever. En effet, les signes cliniques sont faciles à reconnaître. Ils sont caractérisés par une douleur aux talons de l’enfant favorisée par la marche, la course, et calmée par le repos. Elle peut être déclenchée lors de la palpation de l’insertion du tendon d’Achille sur la tubérosité du calcanéum et lors de la mise en tension du muscle du mollet.
On n’observe aucune altération de l’état général de l’enfant : pas de fièvre, pas de fatigue, pas de perte d’appétit…
Quels sont les traitements de la maladie de Sever ?
Le traitement est surtout basé sur le repos : il faut arrêter toute activité sportive.
L’utilisation d’une talonnette s’avère être efficace en vue de réduire la traction exercée par le talon d’Achille sur le calcanéum. C’est excellent moyen pour soulager la sensation douloureuse. Préférez des talonnette souple, en gel, que vous trouverez dans les pharmacie ou parfois dans les magasins de sport.
Dans certains cas, mais rarement en première intention, l’usage d’une attelle pendant la nuit pour étirer passivement les muscles du mollet entre aussi dans le traitement de la maladie de Sever. Cela permet de favoriser la souplesse et la mobilité du talon.
La maladie de Sinding Larsen et Johansson
Le syndrome de Sinding Larsen et Johansson entre aussi dans le cadre d’une maladie de croissance observée chez l’enfant. Également appelé ostéochondrose de croissance de la rotule, il touche les jeunes de 10 à 16 ans. Sa prévalence chez les garçons est plus élevée que chez les filles.
Les symptômes de la maladie de Sinding Larsen et Johansson
Le principal symptôme de la maladie de Sinding-Larsen-Johansson est la douleur au genou, au niveau de la rotule. Elle survient aussi bien au repos que pendant une activité physique.
Le diagnostic de la maladie de Sinding-Larsen-Johansson
Le diagnostic se fait lors de l’observation par le médecin traitant ou pédiatrique. En plus de la douleur au genou, un contexte de microtraumatisme sportif récurrent amène le médecin à penser à cette maladie. Un petit test aide aussi à la diagnostiquer. Il consiste à exercer une pression au niveau de la pointe inférieure de la rotule ce qui réveille la douleur.
Une radiographie du genou de face et de profil est éventuellement proposée pour confirmer le diagnostic.
Traitement de de la maladie de Sinding-Larsen-Johansson
Il existe différents moyens pour traiter la maladie de Sinding Larsen et Johansson :
• Le repos,
• Les antalgiques,
• Le glaçage,
• Les semelles orthopédiques,
• La kinésithérapie pour étirer et relaxer les muscles et les tendons.
Qu’est-ce que la maladie de Scheuermann ?
La maladie de Scheuermann est une affection des vertèbres liée à la croissance. Elle est responsable d’une déformation à type de cyphose de la colonne : un aspect bossu ou voûté du dos de l’enfant ou de l’adolescent. Ce trouble de la croissance touche notamment les jeunes de 10 à 15 ans et est plus fréquent chez les garçons que chez les filles. La maladie cesse d’évoluer après la croissance, mais les lésions du cartilage et du corps vertébral sont irréversibles. A l’âge adulte cet aspect voûté peut rester présent.
Quels sont les symptômes de la maladie de Scheuermann ?
À son stade de début, la maladie de Scheuermann ne présente souvent pas de symptômes. Elle est souvent découverte fortuitement lors d’une consultation chez le pédiatre. Les premiers signes évocateurs sont la raideur du dos et la fatigue musculaire. Les symptômes sont généralement ressentis au niveau du milieu ou du bas du dos.
Ensuite, l’aspect bossu, vouté de la colonne vertébrale apparaît plus tardivement. Il peut parfois être accompagné par une scoliose (déviation à droite ou à gauche) du rachis lombaire.
Diagnostic de la maladie de Scheuermann
Lors de l’examen clinique, le médecin demande au jeune patient de se mettre en position profil au cours de laquelle il va apprécier un pic au lieu d’une courbe au niveau la partie inférieure de la colonne thoracique.
À la radiographie du thorax, en incidence de profil, on observe des signes radiologiques : un tassement cunéiforme de plus de 5 ° sur la face antérieure d’au moins 3 vertèbres. Les lésions sont visibles au niveau de la région thoracique basse ou lombaire haute. Aussi, la courbure dorsale tend à évoluer vers une cyphose (terme médicale pour évoquer le « dos rond »). Une scoliose peut également être observée.
Traitement de la maladie de Scheuermann
Le traitement de la maladie de Scheurmann consiste à limiter les déformations de la colonne vertébrale, à améliorer la posture et à apaiser les gênes engendrées.
Le traitement principal est la rééducation, faite par un kinésithérapeute. La rééducation posturale de type Mézières est la plus adaptée à la maladie de Scheuermann. Celle-ci doit être débutée au plus tôt.
Si la croissance n’est pas encore achevée, il est possible de redresser la courbure de la colonne par des exercices physiques dans le but de renforcer la musculature du dos et de l’abdomen.
Le port d’un corset peut, dans certains cas, s’avérer utile.
Le traitement de la maladie de Scheuermann par la chirurgie n’est indiqué que si la courbure dépasse un angle de 60 °.
Conclusion : faites contrôler la croissance de votre enfant !
Vous l’avez bien compris, toutes ces maladies ont besoin d’être diagnostiquées au plus tôt pour éviter toutes séquelles. Il est donc important d’avoir un suivi pédiatrique pendant l’adolescence.
Les sources
› Croissance et troubles de la croissance – INSERM (visité le 6/12/2020)
› Examen et suivi médical de l’enfant de 11 à 13 ans – Ameli.fr (visité le 6/12/2020)
› La méthode Mézières – Hélène Lafoscade, kiné Mézières à Charenton, Val-de-Marne (94) (visité le 6/12/2020)
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